Critique ciné: "Five Nights At Freddy's"

Traumatisé par l'enlèvement de son petit frère, Mike, devenu adulte, cumule les jobs pour subvenir aux besoins de sa petite soeur Abby. Il trouve enfin un emploi prometteur quoi qu'étrange en tant que gardien de sécurité à la pizzéria abandonnée Freddy Fazbear, antre de jeux animé par des créatures animatroniques...

Lorsque Hollywood s'approprie les épiphénomènes culturels issus de subcultures émergeantes et du bouche-à-oreille des réseaux sociaux, le résultat sent généralement le roussi. Entre adaptations dévoyant le matériau de base et inépties concues pour éteindre le cerveau de l'audience, nombreuses sont les tentatives de rendre mainstream des matériaux portés aux nues par des franges hardcores. Nouveau palier atteint dans la médiocrité qui touche l'industrie, ce portage ciné du jeu indé phénomène se pose là, cumulant tant de tares et méfaits que la simple dénomination de navet ne suffit plus. Sa tonalité inconsistante, son premier degré lénifiant et sa caractérisation catastrophique nivellent par le bas un projet qui sur le papier, avait tout pour être une série B divertissante à défaut d'être novatrice. Jouant sur le cliché des fameux restaurants à thème ayant pulullé en Amérique dans les 80s, le métrage semble avoir peur d'en exploiter le background, et préfère s'attarder sur les atermoiements d'un casting neurasthénique, au point de nous faire croire aux vélléités narratives d'un drame social les 2/3 de son temps. Pire encore, sa dimension horrifique molle du genou devant s'adapter aux canons actuels du PG-13 ne produisent la moindre once de surprise ou d'effroi. Sorti bien avant, "Willy's Wonderland" - qui voyait Nicolas Cage démonter des animatroniques belliqueuxdans des joutes aussi brèves que sanglantes - s'avère être une bien meilleure adaptation que ce résultat d'une indigence confondante.

En bref: Film d'horreur inspide, jamais engageant, ne sachant jamais sur quel pied danser entre film d'horreur satirique et faux drame social surrané, "Five Nights At Freddy's" est une expérience extrement pénible. Sa nature profondément ringarde de série B faussement flippante pour les marmots tuée par son premier degré et son manque d'audacité cinématographique sur tous les fronts en font définitivement un des plus mauvais - si ce n'est le pire - opus délivré par Blumhouse. Une honte d'ordre industrielle.

Note: 07/20