Critique ciné: "Le Garçon et le Héron"

Alors que la guerre gronde, le jeune Mahito perd dans mère dans un incendie. Parti à Tokyo rejoindre sa belle-mère, il ne va pas tarder à rencontrer dans les alentours du nouveau domicile familial une entité malcieuse se manifestant sous la forme d'un héron...

Spielberg, Scorsese, Miyazaki: autant de cinéastes honorables et honorés dont l'âge avancé fait redouter à chaque nouveau métrage la triste perspective d'une oeuvre terminale. Avec son hiatus de près de dix ans depuis son dernier opus, les attentes et spéculations allaient donc bon train sur la retraite présumée du vétéran nippon. Perfectionniste devant l'Eternel, l'auteur revient donc avec "Le Garçon et le Héron", nouvelle adaptation forcément louée de dityrhambes avant même son acceuil sous nos contrées. Si son esthétique léchée et son animation expressive sont suffisantes pour remporter une adhésion totale, le métrage peut se targuer d'être est un véritable livre de contre, bardé de visions fanatstiques à la fois cruelles et cocasses, qui condense les marottes visuelles du cinéastes dans un récit proprement allégorique et plus dense qu'il n'y paraït. Un best-of de Miyazaki, qui rappelle l'importance de son cinéma et de sa vision du monde, ou fantaisies utopiques se heurtent aux réalités d'un monde barbare. Le métrage va surement diviser autant les exegètes que les spectateurs lambda, mais qu'importe: quand un maître donne ne leçon, on se doit de lui porter attention.

En bref: Simultanément simple et dense, film-somme aux grilles de lectre multiples, "Le Garçon et le Héron" marque le retour du sieur Miyazaki avec un récit allégorique en diable, habité par des visions dantesques et un sens de la narration inégalé. Encore un Ghibli de grande tenue, divisif et cryptique par bien des aspects, mais un métrage d'auteur qui pousse autant à la réflexion qu'à l'émerveillement.

Note: 14,8/20