Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Kapalsky
20 août 2023

Critique ciné: "Oppenheimer"

Opp1

Alors que la Seconde Guerre Mondiale ébranle la politique mondiale, le Projet Manhattan, chapeauté par le physicien Oppenheimer, menace de changer la balance des pouvoirs...

Après la déception "Tenet" et son divorce houleux avec le studio Warner, Nolan - qui reste l'un des auteurs les plus polarisants de sa génération - continue de provoquer débats et attentes, chaque nouveau projet étant davantage nimbé de mystère et de fantasmes que le précédent. Et sa sortie conjointe avec un autre blockbuster fort attendu n'a fait que décupler des attentes forcément stratosphériques. En s'attaquant au biopic d'une des figures scientifiques les plus controversées de son temps, le cinéaste britannique entend, à l'instar de son "Prestige", faire la lumière sur des génies tiraillés entre ambitions démesurées et convictions idéologiques. Une noble démarche à la consistance thématique évidente, mais s'accompagnant hélas autant des marottes que des travers de son cinéma. Entre vélléités de sound design inspirées, montage quasi-malickien et exigence formelle de l'entreprise, il faut aussi composer avec l'overdose verbeuse, la caractérisation sommaire de personnages féminins et une longueur rédhibitoire plombant grandement le troisième acte. Comme toujours, Nolan entend stimuler intellectuellement son audience - par touches de réussite occasionnelles, mais opère avec un cartésianisme qui met à distance plutôt qu'il n'interpelle, et sacralise la moelle thématique de son oeuvre au détriment de l'émotion. Constat d'autant plus frustrant sachant qu'il s'entoure de pléthore de comédiens vétérans, idenfitiables en général qu'à l'aune de leurs fonctions dans le récit, sans susciter plus d'engagement ou d'empathie que le lever de sourcil accompagnant l'identification d'un caméo prestigieux. Comme pour ses autres longs, "Oppenheimer" aurait gagné à être plus concis et moins aliénant. En l'état, il est une pierre de plus - voire même un bloc de granit proprement taillé - dans une filmo qui, ironiquement, se déinscarne à chaque nouvel opus.

afficheOppenheimerEn bref:Biopic long de trois heures, animé d'une éxigence filmique indéniable et d'une évidente volonté de stimulation intellectuelle, "Oppenheimer" s'avère être de meilleure tenue que "Tenet", mais comporte les mêmes tares aliénantes qui font du cinéma récent de Nolan des blocs de cartésiasnisme à l'humanité progressivement factice. Un film-évenement qui mérite certes l'attention, mais dont le public devrait nuancer la réception, la figure centrale de son récit, tout comme l'égo du cinéaste démiurge le narrant.

Note: 13/20

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
T
Je l'ai dans le collimateur depuis sa sortie, mais sa durée fait que ce sont toujours des films plus courts qui l'ont emporté lors du choix de sorties cinéma...<br /> <br /> Je suppose que ça se finira par un visionnage en DVD, avec la possibilité de mettre sur "pause"... pour des délais plus ou moins longs!<br /> <br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Répondre
Publicité