Critique ciné: "Licorice Pizza"

Gary et Alana se croisent, se rencontrent et apprenent à s'apprécier. Dans le Los Angeles mouvementé des années 70, ils montent des plans, tentent d'avoir des carrières, de devenir des adultes mais se chamaillent encore comme de grands enfants...

Si Tarantino avait réussi à nous replonger avec délice dans le L.A. des années 60, Anderson prend le relais et nous emmène à son tour dans la Cité des Anges de la décade suivante. Mais ici, point de véritable chronique sur le petit monde de l'entertainement - quoiqu'elle en prend pour son grade - mais une comédie romantique autour de laquelle s'articule une jolie petite galerie de personnages. Film-évenement de ce début d'année, "Licorice Pizza" n'est pourtant pas un "grand film" dans les termes- il l'est avant tout pour le prestige de son réalisateur, excellent directeur d'acteur devant l'Eternel, qui nous dévoile ici sa partie douce, feutrée et gentiment nostalgique. Son évocation throwback des seventies n'est pas sans rappeler la candeur et l'enthousiasme de son compère Linklater, et sa suite de saynètes savoureuses capte tendrement l'évolution de son petit couple, oscillant naturellement entre drame et rire, entre malaise et drôlerie, entre frustrations et petites victoires. On y entre avec des attentes peut-être galvaudées, mais en tout cas, on en ressort regaillardi, presque convaincus qu'il suffit de retomber amoureux pour retrouver du sens à sa vie, en en donner dans le chaos du monde qui nous entoure. Qu'on soit dans les années 70 ou 2020.

En bref: Coming-of-age profondément modeste et touchante, "Licorice Pizza" est une énième réussite pour PTA, dénicheur d'acteurs hors-pair et scénographe de l'intime à l'acuité troublante. Simple sans être naïf, âpre et tendre à la fois, ce jeu du chat et la souris romantique ne vous laissera pas de marbre!

Note: 15,4/20