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Kapalsky
7 juin 2021

Critique ciné: "Méandre" + "The Father" + "Le Dernier Voyage" + "Hospitalité" + "Nobody"

Méandre1

Se réveillant dans un tunnel rempli de chausse-trappes en tous genres, une femme doit ramper pour survivre...

Au rayon du film de genre français où l'horreur se taille la part du gâteau, rares sont les films osant le mélange, voire même entretiennent la confusion quand à leur classification définitive. En ce sens, "Méandres", véritable purgatoire en huit-clos bouscules nos attentes préconcues dès sa première scène expositioire, et nous lance dans la tronche une heure vingt de géhénne filmique quasi-sans dialogues, aussi ponctuellement astucieuse que foncièrement punitive. Et comme tout bon film à concept, mieux vaut ne pas trop en dire plus sur l'intrigue, au risque de saborder toute surprise. Avis aux claustrophobes: n'y allez pas...

TheFather1

Anthony, quatre-vingt printemps, n'à plus toute sa tête. La démence ayant raison de sa santé mentale, ses proches essaient tour à tour de lui faire saisir la gravité de sa situation...

Bien que couronné d'un nouvel Oscar pour sa remarquable prestation, Hopkins n'avait pas besoin de ce film pour prouver qu'il est encore un des grands. Et bien qu'il soit tout à fait intéressant de voir le comédien livrer un rôle de compoisition entre deux cabotinages de blockbusters et trois séries B, "il n'est pas le seul atout de "The Father", respectable drame et adaptation de la pièce éponyme de Florian Zeller, portée à l'écran par l'auteur lui-même. On est dans du théatre filmé certes, mais avec une sobrièté exemplaire et une élégance certaines tant dans son montage que dans l'illustration symbolique de cette famille qui se délite au diapason de la mémoire du patriarche. Un feel-bad movie très bien fait.

LeDernierVoyage1

Dans un futur devenu apocalyptique, une lune rouge usée comme source d'énérgie devient l'astre en passe de sceller le destin de l'Humanité. Seul moyen d'éviter la catastrophe: une mission spatiale visant à détruire le corps spatial fonçant sur la Terre. Mais paul W.R, pilote et seul être capable d'assumer cette mission, est aux portés disparus, refusant l'appel du devoir...

Postulat de fin du monde imminente, ambition visible et bonnes idées fourmillant cà et là: on ne peut pas dire que le métrage de SF de Romain Quirot ne soit pas une bonne surprise. Trop rares sont les films de Sf produits sur notre territoire, et le sont encore moins ceux parvenant à arriver à la hauteur d'envies cinématographiques dont seuls jouissent d'autres pays européens. En cela,on excusera à ce film bourré de bonnes intentions ses quelques lacunes, comme la limite de ses intentions, tant en termes budgétaires que narratives. De son héros récalcitrant en passant par les évocations d'un monde à la dérive, Quirot trousse des plans sortis de pages de comics pulp, digère ses influences sans les afficher de manière ostentatoire et arrive à rendre concret son univers de western post-apo. Une si chouette tentative de ciné allant au bout de son idée mérite d'être supportée en salle.

Kantai1

Imprimeurs indépendants, les Kobayashi mènent une existence tranquille, jusqu'à l'irruption d'une vieille connaissance qui va non seulement s'incruster dans leur vie, mais aussi en changer la dynamique...

Cinéaste aussi prolifique qu'u Kore-Eda, mais nettement moins grand public, Koji Fukuda continue tranquillement sa filmo très acide, où il observe le vernis de respectabilité de ses contemporains craquer sous le poids d'agents extérieurs s'immsicant dans leurs vies. "Hospitalité" est en ce sens un cas d'école, démarrant comme une chronique familale lambda pour virer vers la comédie absurde et le drame malaisant. Insidieusement, le charme opère, et au sein de cadres ressérés et d'un cadre de l'action limite claustro, le chaos s'invite comme une lettre à la poste. Nanti d'un discours plus ou moins ambivalent sur l'immigration, ce petit film sans prétention risque de vous laisser coi de plus d'une façon.

Noboy1

Père de famille concié dans la galère d ela routine, Hutch Mansell se retrouve un jour dans une situation qui va réveiller des instincts enfouis depuis longtemps...

L'ère du middle-aged action hero est là et bien décidée à rester. Echappatoires cathartiques aux univers cinématiques et autres joyeuseries tous-publics, les petits actioners de série B rameutent encore du monde en salle avec moult fracas, en témoigne le succès jamais démenti de la maintenant fameuse licence "John Wick". Capitalisant sur le succès de cette dernière, son ordonnateur, Derek Kolstad, nous en propose une alternative banlieusarde avec "Nobody", confié à l'oeil du cinéaste russe Ilya Naishuller (auteur de "Hardcore Henry" et d'autres folies visuelles visibles sur la Toile) qui se révèle - surprise! - être bien plus distrayante et impliquante émotionnellement que son modèle. On y retrouve un acteur ayant passé la cinquantaine gagner ses galons d'action hero - en l'occurence, le comédien Bob Odenkirk, plus connu pour ses talents comiques outre-Atlantique - des chorgéraphies d'une intense brutalité ainsi qu'une mythologie en fond pour teaser d'éventuelles séquelles. Droit au but, fun, marrant et dépuillé de toute autre prétention que celle de donner de l'adrénaline, "Nobody" vaut son pesant de cacahuètes. Ca ne casse pas trois pattes à un canard, mais qu'est-ce qu'on y prend son pied.

afficheMéandre

En bref:  Pure épreuve de douleur remplie de purs passages de tension, "Méandres" est une sacrée surprise. Entre film concept aux ramifications très new-age et survival qui ferait pâlir tous les candidats de Fort Boyard, ce spécimen mérite l'attention des défenseurs du film de genre héxagonal.

Note: 14/20

 

 

 

 

 

afficheTheFather

En bref:  Drame difficile et porté par des comédiens au niveau, conçu pour se faire couvrir de louanges et de récompenses par les Académies, "The Father"  tacle le difficile sujet de la démence et de la dépendance avec le mordant british et la déprime pur France. Pas le feel-good movie de l'année, mais un métrage tout à fait respectable

Note: 13,5/20

 

 

 

 

afficheLeDernierVoyage

En bref:   Avec son ambiance de western post-apo désepérée, ses bonnes trouvailles et son scénario sans fioritures, "Le Dernier Voyage" mérite le support d'une plus large audience possible en cette période de reprise des activités culturelles. Une bonne surprise doublée d'une proposition de SF mature et aboutie. Allez-y!

Note: 14,6/20

 

 

 

 

 

afficheHospitalité

En bref: Entre drôlerie et malaise, entre chronique du quotidien et thriller insidieux, "Hospitalité" confirme le talent de son auteur prolifique à oser les ruptures de ton et s'accompagne d'un discours pas forcément positif sur ses contemporains. Comme toujours dans le cinéma asiatique, ça sait viser où ça fait mal.

Note: 14,4/20

 

 

 

 

 

afficheNobody

En bref:  Attention,ça chauffe! Bob Odenkirk s'impose en tant qu'action star burnée et tout en intensité dans "Nobody", pendant surburban de John Wick. Sans rien révolutionner du genre, on se retrouve tout de même avec un film au bodycount fou et à l'énérgie communicative, zebrée d'élans d'humour noir fort appréciables. une petite bombe!

Note: 15,3/20

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