Critique ciné: "Kingsman: Services Secrets"

La plus secrète des organisations d'espionnage mondiale, l'ordre des Kingsman, cherche de nouvelles recrues. Harry Hart, agent d'élite, décide d'intégrer Eggsy, jeune loubard dont le père défunt était un de ses camarades. Le jeune s'embarque sans le savoir dans un des entretiens d'embauche les plus mortels du monde...

A l'heure où les portages de bédés sont devenus légion, et où les héros en collants et en muscles rameutent plus que jamais les audiences en masse, on a tendance à oublier que de nombreux romans graphiques et comics au potentiel monstrueux, émancipés des carcans imposés par les grandes boites comme Marvel et DC, ne demandant qu'à être portés sur grand écran. Et ça, le prolifique auteur Mark Millar l'à bien compris. Auteur de gros titres à polémique comme "Superman: Red Son" ou "Nemesis", le scénariste écossais à la plume trash à fondé son petit empire "Millarworld", mariant cinéma et comics, et à réussi à étendre son influence dans les hautes sphères jusqu'à finalement jouir d'une liberté sans entrave, lui permettant de mettre en chantier les adaptations de ses univers. C'est avec cette liberté de ton et cette pointe d'audace que Matthew Vaughn nous offre ce "Kingsman", blockbsuter burné et ébourrifant. Comme c'était le cas avec "Kick-Ass" ou "Wanted", il s'agit chez Millar de subvertir de manière corrosive mais non sans être dénuée d'humour, le genre qu'il investit. Et ici, c'est le film d'espionnage qui en prend pour son grade. Sur un pitch à la James Bond revisité de manière moderne et branchée, le film se permet à peut-près tout, de l'ultra-violence hyper nerveuse (scène à marquer d'une pierre blanche, une monumentale séquence de baston dans une église) en passant par des outrances scénaristiques caractéristiques de ce type d'intrigue. Le plus beau, c'est que ce délire filmique est porté par un casting five stars en grande forme, et un sens du rythme et de la chorégraphie de l'action tout bonnements délirants, qui renvoie les ralentis de Berkmambetov à la trappe. Vaughn avait déjà prouvé sa maitrise du lexique du film d'action, ici, il démastique allégrement tout ce qui passe dans son collimateur avec une férocité dévastatrice. Un divertissement génialement produit donc, le type de cocktail détonnant qui un temps, aurait fait fuir plus d'un costard-cravate à Hollywood. Heureusement que les choses changent.

En bref: Le grand bol d'adrénaline du moment, c'est bien "Kingsman", adaptation du comic éponyme, véritable roller-coaster aussi joussif que diablement bien rythmé. Récit initatique sur fond de menace globale et de costumes taillés sur pièce, ce blockbuster de haut vol et délirant, ne lésline ni sur l'ultraviolence stylisée, ni sur la dérision du genre qu'il investit. A voir avec les neurones en berne et les fesses bien accrochées au siège. Un film furieusement bien!

Note: 15,8/20