Critique ciné: "Winter Break"

Coincé durant les vacances hivernales avec des élèves turbulents, le rigoureux professeur d'Histoire Paul Hunham doit faire office de surveillant, ce qui ne plait guère aux deux camps. Mais la saison des fêtes aura peit-être raison de l'aigreur du vieil individu...

Imparable directeur de comédiens, Alexander Payne ne jouit pas par chez nous d'une très glorieuse réputation, d'autant plus que son dernier "gros" film, "Downsizing", à payé le prix d'un marketing deservant son concept. Après ce passage injustement boudé dans le high-concept hollywoodien, le voici donc revenu au cinéma de ses racines: à petite échelle et terriblement humain. Tributaire de tout un pan du cinéma du Nouvel Hollywood des années 70, aussi bien tonalement que stylistiquement, "The Holdovers" apparait de loin comme une comédie dramatique assez lambda, pour réveler très vite une étude de caractères aussi aiguisée que les tirades assassines qui ponctuent le métrage tout du long. Porté des comédiens visiblement contents de partager cette petite aventure humaine, le métrage de Payne s'attarde sur les atermoiements de ses protagonistes sans bout de gras, et s'inscrit logiquement dans une filmographie dédiée à scruter ses contemporains. Pas du grand art ni un film époustouflant, mais une dose de bon petit cinéma à l'ancienne assez rare de nos jours

En bref: Comédie dramatique surannée dans le ton mais remarquablement écrite et interprétée, "Winter Break" est une petite pierre de plus dans un édifice cinématographqiue dédiée à l'exploration psychologique d'individus brisés, que le sort réunit pour mieux les assortir. Un petit feel-good movie idéal pour la saison des fêtes.

Note: 13,8/20