Critique ciné: "L'Année du Requin"

Gendarme assidue à quelques jours de la retraite, Maja Bordenave décide de repousser l'échéance de sa fin de carrière lorsqu'elle décide de traquer une menace aquatique qui s'est déclarée dans la région tranquille de La Pointe...

Curieux objet filmique français, cette "Année du Requin", apparait aux premiers abords comme un pastiche des "Dents de la Mer" sauce locale. Les Frères Boukherma, auteurs du déjà remarqué "Teddy", auraient pu se contenter de citer le classique de Spielberg et d'en reproduire servillement les effets dramatiques. Ils parvient au contraire à tracer leur propre sillon tout en assument leur référence tutélaire. Ils parviennent à créer une empathie pour des personnages jamais regardés de manière condescendante, avant de nous emporter subrepticement dans l'oeil d'un cyclone dramatique, où leur parabole sur l'hubris prend tout son sens. Voguant entre deux rives tonales opposées, le métrage pourra désarçonner ceux venus voir une comédie lambda - on n'y rit pas aux éclats, mais n'y frissonne pas assez non plus. Mais le tout est porté par un csting au diapason et un jusqu'au-boutisme dans sa démarche, ce qui mérite bien quelques compliments.

En bref: Entre thriller nautique et comédie légère, "L'Année du Requin" se dévoile au fil du visionnage comme un objet singulier. Du cinéma de genre, mais pas trop, aux influences manifestes et aux qualités d'écriture et d'interprétation indéniables. Une bonne surprise qui change des comédies formatées.

Note: 13,2/20