Critique ciné: "L'Homme aux poings de Fer"

Au coeur d'un village chinois dominé par des guerriers sauvages et sans pitié, le destin d'un forgeron noir va se retrouvé entremélé avec celui d'autres individus aux motivations distinctes, mais tous prets à en découdre avec la racaille...

Si vous etes un cinéphile aguérri défendant avec impétuosité le cinéma de genre, l'annonce de la sortie sur nos écrans de "The Man With The Iron Fists" à du surement vous remplir d'allégresse. Projet dantesque initié par RZA, une des figures fondatrices du mythique groupe Wu-Tang Clan, co-écrit par Eli Roth sorti de sa saga "Hostel", et validé par Tarantino comme argument marketing, ce revival déglingué du wu xia pian est une jolie petite claque, qui sans etre exempte de défauts, remporte le pari d'offrir un divertissement codifié, efficace, et qui révère véritablement le genre qu'il aborde. On excusera donc les petites erreurs de parcours du rappeur devenu réalisateur, qui a digéré ses influences de tatanne chinoise, mais qui rushe un tantinet l'exposition de son histoire, bacle par moments les segments liés à son propre personnage, et nous perd en cours de route lors de va-et-viens entre les différentes intrigues. Et le recours à des outrances stylistiques, parfois justifiées (utilisation systématique de cables lors des combats aérien), parfois beaucoup moins (split-screen, zooms, etc.),nuit à la lisibilité d'une action pourtant impressionante. Que le film nous délivre en dose industrielle: armes fantaistes, chorégraphies virevoletantes et gerbes d'hémoglobines, le film assume sa violence bourrine grand-guignolesque avec un aplomb tenace. Le tout ne serait pas aussi jouissif si RZA n'avait pas su s'entourer des talents de comédiens à fond dans le délire comme Lucy Liu, Byron Mann, Gordon Liu himself, et surtout, un Russell Crow magistral et hilarant. Bref, une tuerie décompexée et faite avec grand soin qu'il faut voir pour y croire. Il est dommage de voir qu'un film comme celui-ci est condamné à passer à la trappe des multiplexes dans les semaines à venir. Alors depechez-vous de le voir en salles.

En bref: Wu Xia Pian délirant revu à la sauce ricaine,"L'Homme aux Poings de Fer" fait l'effet d'une baffe mortelle. Pur film de genre assumant son second degré et son melting-pot culturel, le premier long de RZA n'est certes pas sans travers, mais le véritable enthousiasme communicatif de l'entreprise et ses séquences d'action brutes de décoffrage en font un divertissement si unique dans sa catégorie que l'idée qu'il soit sorti de l'usine hollywoodienne en ces temps de pauvreté créatrice fait plaisir à voir. Un plaisir coupable assumé et qui donne la peche!

Note: 15,7/20