Critique ciné: "Un Monstre à Paris" + "Beur sur la Ville"

Ca balance à Paris.

Paris, 1910. la capitale est à moitié inondée. dans le tumulte des affaires mondaines, Raoul, vendeur d'inventions en tout genre, et son compère Emile, projectionniste, donennt sans le vouloir naissance à une étrange créature. Paris vit désormais sous la menace d'un monstre, qui trouve asile chez Lucille, une chanteuse de cabaret...

L'attente en valait la peine. Annoncé depuis longtemps, interrompu un temps à cause de problèmes de développement, le film de Bibo Bergeron arrive enfin sur nos écrans. Une petite merveille du genre qui nous transporte au début du siècle, dans une Paris les pieds dans l'eau, nimbée d'un brouillard mystérieux et d'un charme désuet. Au coeur de la capitale se croisent et se tissent les destins de personnages hauts en couleurs, dont celui d'une créature moins hostile qu'il n'y parait... Joyeux, rythmé et esthétiquement séduisant, cette parabole gentille sur la tolérance est servie est dotée d'une mise en scène aux petits oignons et d'une distribution vocale au diapason. Pas vraiment de points noirs au tableau, les petites raideurs de quelques animations s'oublilent vite et la 3d de rigueur donne de la profondeurà l'image sans la saturer. L'un des rendez-vous ciné de cette fin d'année à ne pas manquer!

"Et si t'aimes pas, eh ben casse-toi, pauv' con!"

Dans une banlieue de piètre réputation, une série de meurtres perpétrée dans la communauté isllamique instaure la peur. Alors que les forces de l'ordre enquetent sur ces crimes, le prefet de la ville décide de mettre Khalid Belkacem, policier malgré lui, en cahrge de l'enquete, sous couvert d'une politique de "discrimination positive"...

"Le ciel, les oiseaux...et ta mère", "Il était une fois dans l'Oued"... le prolifique Djamel Bensalah revient avec une nouvelle comédie dont le titre référentiel fait sourire, maius n'augure pas toujours quelque chose de fantastique. Dans ce cas-ci, le réalisateur aborde la comédie policière sociale, dans la meme veine que le bien foutraque "Halal Police d'Etat", sorti il y' a peu. "Beur sur la Ville" l'emporte sur son concurrent direct en abordant sous l'angle de la drolerie décomplexée la question de l'insertion des minorités dans des postes à responsabilités. Ce qui donne lieu à une pantalonnade dans laquelle une pléthore de guests viennent s'en donner à coeur joie au coeur d'un scénario meme si retors, bourré d'absurdités. Utiliser la comédie pour refleter les moeurs et évolutions, c'est accepté. Mais Bensalah n'est pas Ken Loach ni Spike Lee. Malgré le bien fondé de l'entreprise et la sympathie des comédiens, le regard qu'il pose sur la banlieue, certes caricatural , finit par se transformer par moments en bouffonnerie. Loin de vouloir relancer un quelconque débat sur l'identité nationale, il aligne les gags plus ou moins droles avec comme mot de fin, que la France black-blanc-beur est peut etre finalement triomphante.

En bref: "Un Monstre à Paris" est un film d'animation débordant de vitalité, de bonne humeur et de musique pop, vivement recommandé à tous les publics. Tout est réussi, de la splendide direction artistique aux prestations vocales sensibles des comédiens et chanteurs/ interprètes, sans oublier une réalisation au poil. A voir en salles!!

Note: 16,3/20

En bref: "Beur sur la Ville", avec sa toile de fond, aurait pu tordre le cou aux stéréotypes véhiculés sur la banlieue, il les grossit sans vergogne. Le rire reste quand meme au rendez-vous grace aux acteurs tous en roue libre et bien contents de l'etre. Un divertissement bien fait, pas mauvais quoi que pas mémorable non plus.

Note: 13/20