Critique ciné: "Titane

Jeune femme rescapée d'un accident de voiture qui l'a laissée avec ne plaque de titane dans le crâne, Alexia se perd dans de troubles errances existencielles jusqu'à ce que son parcours destructif la mette sur celui de Vincent, chef de caserne au bout du rouleau...

Premier long gentiment perturbant, "Grave" à été un succès d'estime en salles, mais aussi majoritairement fustigé par la presse spécialisée - lui reprochant entre autres de ne pas s'assumer totalement en tant que film de genre. Comme pour répondre à ses détracteurs, Ducournau pousse les curseurs dans son second opus sobrement intitulé "Titane" - dont le pitch sommaire en apparence ne vous prépare aucunement pour le déferlement d'étrangetés à venir. Poussant sa recherche picturale en cadrant ses personnages comme des martyres tout en épurant sa narration et ses dialogues à l'extrême, Ducournau revendique plus que jamais l'héritage de Cronenberg et Winding Refn - deux références qu'elle crashe l'une contre l'autre comme dans un destruction derby avant de clore sur un french kiss des plus lascifs. Cette métaphore paraît à propos, tant l'auteure confirme une oeuvre où la transformation de la femme dans un monde dominé par le mâle s'apparente à la naissance d'impitoyables superprédatrices. Cryptique, décousu et terriblement auteriste par moments - mais diablement captivant.

En bref: Deuxième long d'une réal maintenant attendue, Titane" est le type même d'objet cinématographique conçu pour diviser. Une expérience sensorielle brutale, où les esprits brisés, la chair malmenée et les errances existentielles composent un tout branlant et désorientant, mais qui gratte l'esprit parfois de manière inattendue. Attention, pour les curieux et ceux à l'estomac bien accroché.

Note: 13,8/20