Critique ciné: "Tár"

Chef d'orchestre consciencieuse et passionnée, Lydia Tár, s'apprête à faire jouer du Gustav Mahler en Allemagne. Son travail va être mis à mal par des révélations émergeant au pire moment...

Réal revenu après quinze ans d'absence sur grand écran, Todd Field livre avec son dernier film un drame absolument contemporain, dont les angoisses et remous de notre époque forment la colonne vetrébrale du récit et les points de ruptures subits par son héroïne. Récit d'une chute programmée, "Tàr" est aussi bien port par sa mise en scène épurée, aux cadrages amples et mouvements maïtrisés, que par la composition habitée d'une Blanchette au cordeau et au diapason, trouvant de ce personnage de génie à la dérive un fabuleux matériau. Maîtrise formelle et narrative à l'oeuvre, pertinence du propos, classe à tous les étages: bref: du grand (T)art.

En bref: Impériale en chef d'orchestre en pleine chute de piedestal, Blanchett assure en tant que Tàr, protagoniste du drame éponyme grandement influencé par nos temps modernes. Un film de grande classe qui dépeint les affres d'une artiste dans une ère qui ne pardonne pas. Long par instants, mais finalement pertinent et éprouvant.

Note: 14,8/20