Critique ciné: "Babylon"

Dans le Los Angeles des années 20, l'industrie du cinéma est en pleine efferverscence, et ceux qui composent son monde se complaisent dans la débauche et les suprises-parties. Mais l'avènement du cinéma parlant va changer la donne...

Attendu à plus d'un titre, le nouvel opus du prodige Chazelle, thématiquement proche de son précédent "La-La Land", est une descente azimutée dans l'enfer de la machine hollywoodienne. Production dont la logistique monstruese l'envie aux classiques d'antan, "Babylon" narre, dans la pure tradition du récit du "rise and fall", l'ascension météorique d'une poignée d'heureux élus et leurs excès dans un microcosme orgiaque et hédoniste. Une montée en puissance, dépeinte avec une énergie communicative, qui n'aura d'égal que l'amer déclin qui s'ensuit. Chazelle affine sa technique, dynamise sa mise en scène, et donne à ses comédiens en écrin fantastique. Son hommage déférent au cinéma d'antan confronte à nouveau l'hubris humaine, où la postérité des images fantasmées le distute au destin des vedettes, condamnées à péricliter. A la fois désenchanté et enchanteur!

En bref: Drame doté d'une énergie anarchique voire punk, objet filmique galvanisant oscillant entre l'oeuvre oscarisable respectable et mouton noir, "Babylon" est un grand moment de cinéma moderne, et s'impose comme le magnum opus de son prodigieux auteur. Un film monumental, qui met en perspective avec une folie douce-amère, la puissance évocatrice du 7ème art.

Note: 15,7/20