Critique ciné: "Thor: Love & Thunder"

Ayant en sa possession une arme capable de tuer des Dieux, Gorr, père meurtri, se lance dans une quête vengeresse contre les tout-puissants. Seul Thor, accompagné de ses camarades de bataille, peuvent entraver les plans de cet ombre des ombres...

Après un "Ragnarok" de triste mémoire, foutoir encensé comme un trip baroque et concentré de fun, Marvel continue sagement son entreprise de dévoiement de ses propres mythes avec ce quatrième opus des aventures de Thor. Se contrefoutant de sa continuité comme de sa dramaturgie au point de rendre ses setpieces stériles, cette entreprise d'autodestruction acharnée agace par sa propension à tout traiter au troisième degré, tant et si bien que même ses rares incursions dans le mélo retombent comme un soufllé. Et cette désinvolture forcée suffira surement aux fans de la première heure, qui riront grassement à chaque blague pathétique ou clin d'oeil appuyé à une cosmogonie tournée en ridicule. Cette soumission au diktat du fun programmatique est d'autant plus impardonnable lorsque celle-ci est livrée servilement par un Taika Waititi pourtant à l'acmé de son influence artistique - l'auteur oscarisé ayant réussi à livrer ici son pire métrage - à côté duquel son dernier comic-book movie passerait pour une drame crypto-shakespearien.  Cet opus à le mérite de confirmer nos craintes: cette Phase 4 s'annonce aussi terrifiante que la précédente.

En bref: La Maison à Idées contiue d'enfoncer son univers dans une course auto-destructrice à la blague vaseuse et à la désinvolture forcée érigés en standards mortifières. En témoigne ce quatrième opus des aventures de Thor, objet faussement kitsch et fun à la mythologie dévoyée et à la dramaturgie jetée aux orties. N'y reste que le néant total de comédiens en roue libre et de comédie aussi poussive que stérile. Du blockbuster qui fait honte.

Note: 11/20