Critique ciné: "On-gaku - Notre Rock!"
Une bande de potes pris par leur entourage par des loubards paresseux décident un jour de se lancer dans la musique. Prenant le nom de Kobujutsu pour leur groupe, le trio se lance dans le rock n' roll autodidacte...
Les oeuvres qui peuvent se targuer d'être unique en notre temps, c'est-à-dire de sortir du consensuel et du confortable, se comptent sur les doigts de la main. De ce côté-là, nos voisins de l'archipel japonais n'ont guère de soucis à se faire, ces derniers aimant cultiver leurs idiosyncrasies culturelles pour accoucher de projets tous plus spéciaux les uns que les autres. Et pourtant, à première vue, "Ongaku", avec son postulat prétexte, son casting limite neurasthénique et son graphisme simpliste, peut difficilement se vendre en alternative à Ghibli et consorts. Ce serait trop douter de l'insoupçonnée force comique et de la vivacité visuelle déployée sur sa petite heure. Le métrage de Kenji Iwaisawa est d'autant plus admirable que son auteur en tient à peu près tous les postes-cléfs. Ce dernier parvient à insuffler à chaque plan une désinvolture admirable, passant d'un style à l'autre au rythme non-cadencé des errances de ses joyeux protagonistes, jusqu'à muer dans son dernier tiers en un manifeste artistique survolté. Si le délire risque de mettre beaucoup sur le carreau, ceux qui apprécieront la joie d'un tel spectacle n'en ressortiront qu'engaillardis.
En bref: Petite pépite issue du cinéma d'animation indépéndant japonais, "Ongaku" transpire la passion à chaque plan, jouit de ses constantes absurdités et vibre de ses audaces picturales. Plaidoyer pour l'art comme libérateur de l'âme caché dans le registre de la comédie adolescente, ce moment de cinéma hors-normes mérite votre attention à l'heure de la réouverture des salles. Soyez curieux!
Note: 15,9/20