Critique ciné: "Ip Man 4: Le Dernier Combat"

Au coeur des années 60, le vénérable maître Ip Man quitte sa Chine natale pour les Etats-Unis, où son disciple Bruce Lee s'est taillé une forte réputation. Mais entre ses compères installés sur le territoire et des Blancs méfiants, son chemin sera semé d'embches...

Grosse franchise pérenne en sa contrée, les aventures de Ip Man, illustre maître d'arts martiaux connait enfin les honneurs d'une exploitation en salle sous nos latitudes avec la sortie en salle du quatrième et dernier opus, scellant une série débutée il y'a plus de dix ans. Toujours campé par l'imperturbable Donnie Yen, Ip Man se lance sur un nouveau baroud d'honneur, où il croise Bruce Lee ainsi qu'une peletée de martialistes tous prêts à en découdre, dans des bastons homériques réglées par le maestro Yuen Woo Ping. Ce récit presque boulimique, tant il est riche en sous-intrigues et pérégrinations dramatiques accuse les mêmes écueils que les opus précédents - interprétation des acteurs occidentaux approximative, discours hyper-nationaliste, circonvolutions narratives dignes d'un soap-opéra - mais en conserve aussi les aspects les plus galvanisants: à savoir une mise en scène des combats nerveuse et dynamique, une production presque à l'ancienne et un premier degré constant dans l'entreprise qui finit par forcer le respect. C'est à travers la combinaison de ces outrances, typiques du cinéma populaire asiatique, que la saga Ip Man à tojours trouvé sa force, et qu'elle s'achève donc aussi fortement qu'elle à commencée.

En bref: Dernier opus d'une saga d'arts martiaux limite hagiographique, "Ip Man 4" convoque les tares et brillances qui ont fait sa renomée dans un final généreux en baston, émotion et leçons de vie. Du cinéma populaire asiatique qui trouve enfin le chemin de nos salles après une décennie de sortie direct-to-vidéo. Courez-y!

Note: 14,6/20