Critique ciné: "Parasite"

Une famille de classe moyenne découvre le moyen de gagner beaucoup d'argent en se faisant passer pour des spécialistes auprès d'une famille riche. Bien que parvenus à berner leurs nouveaux employeurs fortunés, les faussaires ne sont pas au bout de leurs surprises...

Cette année, le détenteur de la Palme aura amplement mérité sa récompense. Diaboliquement joussif, le nouvel opus de Bong Joon-Ho enterre la compétion d'un large coup de pelle, démontrant encore une fois la puissance et la vitalité du cinéma coréen. Ouvertement politisée sans être préchi-precha, sa version de la lutte des classes s'attaque non seulement au fossé qui sépare les strates de la société coréenne, mais surtout à un capitalisme occidental qui gangrène le système, dont les personnages, fortunés comme démunis, caractérisent les dérives malade d'un pays qui dissout progressivement son identité culturelle pour une homogénéité accablante. Le constat du cinéaste sur l'évolution des moeurs de ses contemporains est à l'image de son film: sans compromis, alternant entre le rire sardonique et le regard désenchanté. La précision du cadre, la beauté des décors et l'excellence des comédiens ne font que renforcer le ressenti du métrage: celui d'une oeuvre brute, limite coup de poing, qui comme beaucoup de films asiatiques de cet acabit, jouent les ruptures de ton pour mieux véhiculer leur propos. Plus qu'une claque, un uppercut.

En bref: Satire hallucinante de la socièté coréenne moderne où tout le monde en prend pour son grade, Parasite" est un nouveau tour de force du génial Bong Joon-Ho, magistral dans sa mise en scène carrée et son scénario au cordeau, épatante et prenant de bout en bout. Un film monumental viscéral et stimulant, qu'il faut voir et dont il faut parler. LE film du mois, et l'un des meilleurs de 2019, point final!

Note: 15,5 /20