Critique ciné: "The Birth Of A Nation" + "xXX: Reactivated"

Esclavé rompu à la lecture des écrits bibliques, Nat Turner est envoyé par ses maîtres blancs pour prêcher la bonne parole. Mais l'injustice et le brutalité de ces derniers envers ses camarades vont le forcer à prendre les armes...

La violence appelle la violence. Si "12 Years A Slave" se penchait sur le douloureux cas de l'esclavage des Noirs Américains, "The Birth Of A Nation", film baptisé en référence au classique controversé de D.W. Griffith, entend en être un contrepoint plus enragé. Porté à bout de bras par son interprète principal et metteur en scène Nate Parker, le métrage explore non pas seulement la traite négrière dans ses aspects les plus répugnants, mais également les conséquences de la Loi du Talion. Parker joue constamment avec la balance entre brutalité du contexte et moments de clame, et parvient, par instants, à délivrer son propos avec quelques images percutantes et une intensité certaine, même si la laborieuse introduction et premiers tiers handicapent l'ensemble. L'Amérique regarde ses blessures avec dégout, Parker les réouvre avec un pied de biche. 

Sorti du système, Xander Cage, roi des sports extrèmes et ancien pilier du programe d'agent secrets Triple X, reprend du service lorsque les services secrets lui demandent de remettre la main sur un dispositif pouvant détourner des satellites...

Monument de stupidité abyssale à classer illico dans la catégorie des comédies involontaires, "xXx: Reactivated" arrive sur nos écrans avec dix ans de retard et la promesse d'anéantir des centaines de neurones. Grosse farce carburant au machisme primaire dont l'inconsistance du script et le minimum syndical donné niveau acting ne sont rien face aux scènes d'action jubilatoires et montées en dépit du bon sens. Le résultat est d'un tel niveau, tant artistiquement qu'intellectuellement, que les premiers opus réalisés respectivement par Rob Cohen et Lee Tamahori, font presque figure de balades champêtres. Le plus triste ou drole au choix dans toute cette affaire, c'est moins l'idée d'avoir affaire à la suite d'une série démarrée il y'a quinze ans que celle d'avoir des action stars de cinquante berges en tête d'affiche, se pavanant l'air goguenard et langue bien pendue pour faire mine qu'ils sont toujours dans le coup. Encore une fois, Hollywood n'a pas compris qu'être cool, ce n'était pas que du paraître.

En bref: Pendant réaliste du "Django Unchained" de Tarantino, chronique brutale d'une révolte raciale sans précédent, "The Birth Of A Nation" n'est pas un film à mettre entre toutes les mains. Ses choix de mise en scène, comme la radicalité de son contexte et de sa violence peuvent déstabiliser. Le film n'est certes pas un chef-d'oeuvre, mais l'on peut saluer l'opiniâtreté de son auteur / acteur principal. Vaut vraiment le coup d'oeil.

Note: 14,4/20

En bref: Gros portenawak dégusié en film d'action, "xXx: Reactivated" ne tente plus de tester la suspension d'incrédulité du spectateur ou de jouer la carte d'un quelconque second degré: il est une invitation à la débilité pure et sans filtre, dont l'indigence interdit presque toute analyse critique. A moins d'être un gros mordu de bourrinades décérébrées: circulez, y'a rien à voir.

Note:12/20