Critique ciné: "Tu ne tueras point"

C'est au cours de la bataille d'Okinawa, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, que Desmond Doss, jeune soldat pieux, fit montre de son incroyable détermination. Refusant obstinément de tenir un fusil, le jeune médecin arpenta le champ de bataille armé seulement de sa foi...

Encore loin d'être de nouveau en odeur de sainteté à Hollywood, "Mad" Mel Gibson fait son retour attendu derrière la caméra, après une absence d'une décade ainsi qu'une sacrée traversée du désert. Son nouvel opus, à l'instar de "Braveheart" et "Apocalypto", s'intéresse autant à la violence intrinsèque à l'être humain qu'à ses rapports ambigus avec toute forme de croyance. Si son début suit les codes du genre sans jamais déranger, "Hacksaw Ridge" décolle littéralement à partir de son deuxième tiers, où son personnage principal doit défendre ses valeurs morales et les porter sur le champ de bataille. Un champ d'une brutalité extrême, que Gibson dépeint avec une viscéralité et une cruauté saisissantes. Dans ce chaos carnassier, ce sont des comédiens aux vraies gueules qui s'imposent, révelant tour à tour une facette surprenante en plein coeur du conflit. On pourra toujours pinailler sur des restrictions budgétaires visibles lors de certaines séquences, mais qu'importe: quand on affaire à un film d'un tel calibre, il faut reconnaitre l'éffort accompli. Un bel hommage filmique à une admirable figure historique.

En bref: Film de guerre puissant et viscéral, "Tu ne tueras point" marque le retour en grande forme d'un auteur toujours autant fasciné par l'homme et ses rapports à la violence et à la foi. Un film dans la continuité thématique de ses précédents longs, qui prouve que le metteur en scène n'a rien perdu de sa hargne et de son talent. A voir en salles.

Note: 15,3/20