Critique ciné: "Le Garçon et la Bête"

Un jeune garçon errant dans le quartier de Shibuya découvre au hasard d'une rencontre, un passage menant vers Jutengai, cité peuplée de créatures antropmorphiques. Il y fait la recontre de Kumatetsu, espèce d'ours mal lèché, qui le prend sous son aile et le rebaptise Kyuta...

Auteur célébré pour ses excellents films d'animation, Mamoru Hosoda fait partie du club très fermé des réals dont l'oeuvre met d'accord grand public et critique élitiste. Celui que l'on nomme digne héritier de Miyazaki à su tracer un remarquable sillon, de "La Traversée du Temps" en passant par "Summer Wars", et à su ainsi se démarquer clairement de son père spirituel. D'ailleurs, il est question de filiation dans sa filmographie, et plus précisément du rôle prépondérant des figures parentales dans la construction de l'individu. Dans cette lignée thématique donc, après avoir relaté le parcours d'une admirable mère courage dans son précédent long, "Ame & Yuki", Hosoda nous raconte la touchante et très amusante recontre et relation qui se noue entre une créature bourrue et un jeune garçon errant. Le tout sans mièvrerie, avec un scénar béton qui sait mettre en valeur chaque personnage, et une mythologie assez dense pour nourrir une série. Beau à se pamer, d'une sensiblerie à faire pleurer les madeleines et gratifée d'une bande-son mélodieuse à souhait, cette escapade fantastique de deux heures est une bouffée d'air fraîche à recommander à tout le monde. Il vous faut donc courir en salles voir ce chef-d'oeuvre, d'autant plus qu'il bénéficie, chose rare pour un animé, d'une distribution assurée par un gros studio français.

En bref: Les termes laudatifs ne manqueront pas pour définir "Le Garçon et la Bête", nouvelle réussite de Hosoda et claque magistrale comme seule l'animation nippone en a le secret. D'une justesse inouïe, capable de balancer humour et émotion avec une facilité déconcertante, ce joli film. Le joli petit cadeau de ce début d'année.

Note: 16/20