Critique ciné: "Les Minions" + "Der Samurai"
Bien avant l'aube de l'Humanité, les Minions parcouraient la Terre, à la recherche de méchants auxquels ils pourraient servir d'acolytes. Lasse d'échouer dans ses nombreuses tentatives, la tribu jaune s'enferme dans une vie sédentaire. Jusqu'au jour ou l'un d'eux, Kevin, décide d'entreprendre une traversée afin de trouver un méchant mémorable à servir. Accompagné de deux volontaires, Bob et Stuart, il s'engage dans une quête qui le mènera au coeur de l'Amérique des années 60...
Les Lapins Crétins, Les Angry Birds, les Minions: ces créatures ont comme points communs de jouir d'une grande popularité auprès du jeune public et d'être des véhicules marketing imposants, ce qui mène tout logiquement à un portage de leurs frasques sur les écrans. On pourrait croire à un retour en force du cartoon dans ce qu'il a de plus détonnant et fédérateur, hélas les exemples cités ne sont pas des cas reluisants, ou manquent singulièrement de substance pour fonctionner en tant qu'entités indépendantes. Si "Moi, Moche et Méchant" avait réussi à imposer les petites créatures jaunes comme des nouveaux titans de la pop-culture, on pouvait légitimement se poser la question de la validité d'un spin-off de plus d'une heure. Le constat final est sans surprise: "Les Minions" se démarque de la concurrence, sauf pour ce qui est de l'aspect vendeur de produits dérivés. Ne tirant parti de son contexte que lors de blagues éculées et et d'insertions sonores extradiégétiques mille fois entendues, et tirant encore moins parti d'une antagoniste prometteuse qui aurait mérité à ce que l'on étoffe ses motivations, le film se résume à une suite de petites saynètes sans grand génie, mais parfois amusantes. Une virée bien débile en somme, qui risque de vous rendre au choix allergique de l'esperanto de ces Twinkies sur pattes.
Au coeur d'un petit coin rural, Jakob, policier de sa région, poursuit sans vie dans problème, jusqu'au soir ou sa route croise celle d'un homme vêtu d'une robe et armé d'un katana. Une chasse sanglante et éprouvante entre le flic et le samurai débute...
Petit film qu'on ne voyait pas arriver, cette surprise allemande, narrant la lutte d'un policier intègre pour contrer les exactions d'un travesti armé d'un sabre, est aussi déroutante que parfois surprenante. Mais surprenante à petites doses, car le métrage de Till Kleinert, virée nocturne sanglante et imprevisible, pâtit hélas d'un rythme léthargique et d'une pose parfois trop auteuriste, ce qui plombe singulièrement le début d'un film d'ambiance prenant, qui brille par quelques outrances stylistiques et un travail sur la lumière assez remarquable. A voir pour les gros curieux et amateurs de déviances filmiques.
En bref: Hyper divertissant si on est une tête blonde de moins de dix ans, "Les Minions" déploie sporadiquement de la folie et du dynamisme au sein d'une intrigue maigrelette. Avec ce spin-off, honnête mais sans plus, il ne fallait évidemment pas s'attendre au chef-d'oeuvre.
Note: 12,7/20
En bref: "Der Samurai" sort définitivement de l'ordinaire. Cette virée nocturne infernale d'une heure vingt à beau trainer et se pamer devant ses choix artistiques et son fond incomprehénsible, il n'en demeure pas moins une expérience unique. Ne plaira pas à tout le monde!
Note: 13,5/20