Critique ciné: "En Route!"

Une espèce alien nomadre répondant au nom de Boovs investissent la Terre dans l'espoir d'échapper à leur ennemi juré, qui les traque inlassablement à travers la galaxie. Un des boovs, mal intégré à la communauté, s'attire les foudres des siens en dévoilant leur nouvelle terre d'adoption dans un message. Fugitif, il trouve refuge aurpès d'une jeune fille, livrée à elle-même après la disparition de la population humaine...

Ca ne pete pas la joie chez DreamWorks. Leurs récents échecs commerciaux et la restructuration qui en a résulté témoignent de leur perte de vitesse, leur étincelle malicieuse d'antan s'étant muée en feu de bengale. Leur dernière production en date accuse de cette inquiètante baisse de régime. Il y'avait pourtant de quoi faire avec ce sujet de buddy-movie déjanté, dans lequel deux laissés-pour-compte d'espèces différentes embarquent pour un joyeux road-trip. On aurait pu encore pardonner que le film ne s'en tienne qu'à sa note d'intention basique, mais il se tire une balle dans le pied en étant d'une mignardise souvent embarassante, et désintègre ses tentatives d'humour avec des saillies qui tombent à plat et des blagues niveau pipi-caca. Cette conformité lénifiante et cet afflux de guimuave, rehaussé par d'insupportables additions musicales de la chanteuse Rihanna, enterrent l'entreprise dans le domaine de la disneyerie risible, sonnant ainsi le glas de l'outsider d'hier. Celui qui hier se payait la tête de Mickey en est venu à lui lècher les bottes. "Home" s'en ira donc vite rejoindre la liste de l'abysse DreamWorks, en compagnie des "Over the Hedge" et autres "Flushed Away". Reste à espérer que les futures productions du mastodonte malade saurront redresser la barre.

En bref: "En Route!" peut être très amusant pour les plus jeunes, mais manque d'un humour frappant et d'un niveau de lecture supplémentaire qui auraient fortement enrichi son univers. Reste un long-métrage d'animation correct et occasionnellement rigolo, mais finalement peu mémorable. Triste constat pour un DreamWorks qui semble se contenter du minimum syndical. Sympathique, mais sans plus.

Note: 13,3/20