Critique ciné: "Pouruqoi j'ai pas mangé mon père"

Au coeur des ages farouches, Edouard, simien rejeté par sa communauté, s'adonne à de multiples découvertes qui vont chambouler la vie de ses congenères. Lorsqu'il apprend qu'il est le fils caché du souverain de la tribu, les choses s'enveniment...

Dans le genre délire préhistorique presque plus barré que ceux de "L'Age de Glace" ou "RRRrrrr!", voici venir la première réalisation de Jamel Debbouze, petit délire animé qui voit large. Et pour un premier film, surtout concu majoritairement en motion capture, c'est plutôt pas mal. Ce qui semble n'être à première vu qu'un véhicule promo pour ramener l'humoriste sur le devant de la scène se trouve être un film particulier et assez intéressant, naviguant entre gaudriole anachronique et drame existentiel. Un métrage qui soulève, au travers du cheminement de ses personnages, des interrogations sur les facettes primales de l'Homme, de son désir d'appartenace à un groupe en passant par la dangerosité des dogmes phagocytant son libre-arbitre. Mais c'est surtout et avant tout, une comédie populaire qui n'a rien à envier aux gros canons du genre, et qui se permet même d'en emprunter par le biais de l'hommage une de ses figures immortelles, le grand Louis De Funès. Les dialogues fusent, les joyeux drilles partent en roue libre, et les péripéties s'enchainent sans temps mort tout au long d'une heure quarante, certes non dénuée de maladresses, et à éviter pour tout allergique au phrasé de Jamel, mais au capital sympathie assez convaincant. Pas encore le chainon manquant, mais un cas unique en son genre.

En bref: "Pourquoi j'ai pas mangé mon père", ou l'histoire de l'évolution et de révolutions à travers le prisme de la comédie anachronique. Azimuté et mené avec entrain, ce joyeux OVNI en images de synthèse à au moins l'intention de proposer un petit truc frais dans le paysage ciné français. Une curiosité attachante et sincère, qui mérite bien le coup d'oeil.

Note: 14,3/20