Critique ciné: "Night Call"
Vivant de petits boulots dans Los Angeles, Lou Bloom est un homme solitaire cherchant sa voie. Il la trouve un soir, sur le lieu d'un accident de voiture, lorsqu'il croise un caméraman filmant la scène du drame. Lou décide alors de se lancer dans la production de vidéos dédiées aux faits divers...
Thriller absolument prenant et troublant, "Night Call" risque de laisser une sacrée marque dans le genre. Aussi crépusculaire que le théatre de son action, ce thriller urbain secoue par la qualité de son écriture et de ses interprétations. Jake Gylenhaal, teint pale, joues émaciées et regard imperturbable en impose, et glace le sang à chacune de ses apparitions, en fantome en quête de faits macabres. Si son jeu d'acteur vaut à lui seul le détour, cette plongée dans un Los Angeles quasi-chaotique vaut également pour sa critique au vitriol de la course à l'audience. Lorsqu'elle questionne la déontologie journalistique et l'arrivisme de son protagoniste, c'est pour mieux brocarder les travers d'une industrie de l'info et d'une culture de l'image qui valorise le "shock value" au détriment de l'information. Tout cela avec une nervosité palpable, montant crescendo. A n'en pas douter, un futur classique.
En bref: "Night Call" est à n'en pas douter l'un des grands films de cette fin d'année 2014. Virée intense et morbide dans un Los Angeles nocturne, ce thriller moderne nous présente un personnage aussi amoral que mémorable, et dépeint une course au succès diablement prenante. Démentiel!
Note: 15,5/20