Critique ciné: "The Amazing Spider-Man 2"

Peter Parker, alias Spider-Man, tente bien que mal de partager sa vie entre sa relation avec sa petite amie Gwen Stacy et ses devoirs de super-héros. Les choses s'enveniment lorsque surgissent Harry Osborn, ami d'enfance mal en point, et Max Dillon, scientifique timoré, transformé en pile humaine après un terrible incident...

Si la frustration de ne pas voir Spider-Man croiser le fer au côté des Avengers n'était pas déjà suffisante, il fallait qu'un deuxième épisode moyen des aventures du Tisseur vienne enfoncer le clou. "The Amazing Spider-Man 2" n'est pas en soi un film horrible, il subsiste au moins dans ce fatras les marques d'un blockbuster divertissant par moments, assurant le quota de spectaculaire attendu pour un film de ce genre. Mais tout comme son prédécesseur, son mariage entre blockbuster stéroidé et drame romantique tombe parfois à plat, au mieux génère une indifférence molle. L'alchimie entre les deux protagonistes, campés par les capables Andrew Garfield et Emma Stone, ne parait jamais naturelle, et les nouveaux venus, Jaimie Foxx (grimé pour l'occasion en Schtroumpf Pikachu), Dave DeHaan (rescapé de "Chronicle") et même l'immense Paul Giamatti n'ont pas assez de temps pour souffler à l'écran, ou de voir les personnages qu'ils incarnent davantage étoffés. Le traitement de certains passages marquants de la saga comic risquent de faire grincer les dents des aficonados, et les twists scénaristiques ne cessent de pointer du doigt des indices pour le troisième et inévitable épisode, histoire de titiller le public plus la marge geek avec une finesse pachydermique. Ce nouvel opus, bien que techniquement réussi et supérieur à son prédécesseur, nous rappele l'opportunisme dont fait preuve Sony, tirant le plus possible de sa profitable licence. On est plus tentés de se replonger dans l'autrement plus réussi, personnel et profond deuxième opus servi par de Sam Raimi, sorti il y'a déjà dix ans.

En bref: Constat mi-figue mi-raisin devant ce nouvel opus des aventures de Spider-Man, qui donne dans le spectacle à fond les ballons sans grande peur d'égratiner la mythologie du comic légendaire. Pas totalement répugnant, mais pas non plus mémorable, ce blockbuster à pour lui une poignée de séquences dans la pure veine actuelle des comic-book filmés avec efficacité, mais ses ressorts dramatiques et nouveaux personnages manquent de puissance et de profondeur. A voir, mais sans plus.

Note: 13/20