Critique ciné: "La Danza de la Realidad"
Natif de la ville de Tocopilla au Chili, Alejandro Jodorowsky a vécu une enfance troublée par l'austérité d'un paternel pro-communiste. Cette figure de père viril va suivre un parcours chaotique, vu à travers les yeux de son enfant...
Atypique et inclassable, le cinéma d'Alejandro Jodorowsky, tout comme l'ensemble de son oeuvre, conjugue les expériences personnelles aux tourments historiques, confronte sans cesse perceptions de la réalité et délires fantasmagoriques, pour dresser un tableau à la fois merveilleux et grotesque d'une Humanité confrontée à ses peurs, ses croyances, ses instincts primaires. Récit purement autobiographique ancré dans le Chili de son enfance, "La Danza..." témoigne encore de la mémoire formidable et des visions picturales de son auteur, offrant entre deux saynètes tragi-comiques de petits moments de merveilleux. Si l'ensemble est loin d'etre particulièrement accessible à un public lambda, Jodorowsky s'amusant sans cesse à dérouter le spectateur, le film est une virée exceptionnelle, comparable à nulle autre, tant dans sa recherche formelle que dans sa narration mélant onirisme et réflexions métaphysiques. Certes pas un grand film, mais une expérience qui change hautement du reste du paysage filmique actuel.
En bref: Pur OVNI à la puissance d'évocation sans pareil, "La Danza de la Realidad" dresse le portrait de personnages hors du commun au coeur d'une nation en plein trouble, avec une audace formelle et narrative stupéfiante. Dérangeant, poétique, barré, le dernier film du grand Jodorowsky est un récit autobiographique prenant et jamais nombriliste, auqeul on adhère pour peu qu'on soit amateur de son cinéma ou adepte des étrangetés filmiques. Chaudement recommandé!
Note: 15,8/20