Critique ciné: "Le Dernier Pub avant la Fin du Monde"

Dans les années 90, Gary King et ses potes formaient une fraternité indivisible, dont les liens se sont renforcés à jamais lors d'une soirée mémorable, qui consista en une tournée des douze bars de la petite bourgade de Newton Haven. Vingt ans plus tard, Gary rappelle les copains, casés et stabilisés question emploi, pour refaire une tournée monstre en souvenir du bon vieux temps. Mais les choses ont bien changées depuis deux décades...

Avec "Shaun Of The Dead" et "Hot Fuzz", Edgar Wright et ses compères comédiens Nick Frost et Simon Pegg avaient inauguré les deux premiers épisodes de ce qu'ils nomment le "Three Flavours Cornetto Trilogy". C'est donc avec fébrilité que les fans attendaient le dernier volet de cette saga so british déjà dans les annales. Et on pourra dire que l'attente en valait la peine. Jouant à peu près avec la meme structure dramatique mais sans les memes enjeux, et possédant toujours le meme regard attachant sur ses protagonistes et une vraie réverence aux genres cinématoraphiques qu'il aborde, "The World's End", pur buddy-movie dopé à la SF sauce parano, dynamite nos attentes, et évite le piège de l'auto-congratulation référentielle. Et encore, Wright nous scotche avec ce tour de force remarquable, à la manière des deux opus précédents, qui savaient tirer leur épingle du jeu en jouant la référence complice sans etre lourdingue, en invitant le spectateur à etre complice de l'action, et surtout à marier les genres avec une aisance insolente. Il faut ajouter en plus à tout ça la prestance d'un casting ravi de prendre part à l'aventure, impliqué dans des scènes d'actions ravageuses et se balancant des répliques assassines. Il est impératif, si vous un cinéphile curieux, geek patenté ou juste amateur de divertissement fait avec les tripes, de soutenir l'un des films les plus démentiellement géniaux de l'année dans les salles.

En bref: Délire monstreux aussi jouissif que brillant, "La Dernier Pub..." clot la trilogie british Cornetto avec un punch cinglant. Virtuose et décalé dans sa mise en scène, dynamique dans son interprétation et son écriture, le film est une virée grandiose à la quelle le spectateur est invité à prendre part, avec un sens de la franche camaraderie et de dérision que peu de films arrivent à concevoir. Un pur plaisir cinéphile original, énergique et galvanisant qui fait plaisir à voir en cette fin de saison estivale. God Save Wright!

Note: 16,5/20