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Kapalsky
20 février 2013

Critique ciné: "Antiviral"

Antiviral1

Employé pour la firme Lucas Clinic, Syd March rend les gens malades pour vivre. Sa compagnie s'est spécialisée dans l'injection de maladies couvées par des célébrités. Technicien doué, il utilise cette technique au noir et fait passer des échantillons sous le manteau, en se les injectant dans son organisme. Mais lorsqu'il se pique avec le sang d'Hannah Geist, superstar mourante, les choses prennent une tournure dramatique...

Bienvenue dans un monde où la population est tellement gaga de ses vedettes qu'elles sont pretes à débourser une fortune pour se coller le meme herpès vaginal sur le coin de la bouche ou manger du paté fait à base de leurs croutes de peaux mortes. C'est sur ce postulat hautement angoissant et vomitif que démarre le très intéressant "Antiviral", premier long de Brandon Cronenberg. Satire sociale évidente, servie par une photo terne et une ambiance clinique et déshumanisante, le métrage est une virée comparable à nulle autre, dont la puissance de la direction artistique et la raideur de sa direction d'acteurs sert le propos d'une charge qui fustige l'iconisation intempestive des stars et la propension du public à trop vouloir s'y identifier. Mais par le biais de son intrigue aux nombreuses idées malsaines et perverses, qui virent pour quelques-unes dans le délire post-lovecraftien, Cronenberg nous renvoie également une image de l'Homme brisé par une société en mouvement perpétuel, se heurtant au déclin progressif de son corps, et devant affronter la fragilité de son existence. Loin d'etre parfait, accusant des longeurs et des transitions pas toujours fines, mais certainement réussi sur bien d'autres plans, le film emballera à coup sur les amateurs d'ambiances glauques. "Tel père, tel fils" dit-on, voila certainement un des rares qui semblent les plus près de tutoyer l'oeuvre de leur géniteur.

afficheAntiviralEn bref: Attention ames sensibles, "Antiviral" entraine le spectateur dans une spirale de déclin sociétal, d'espionnage industriel et de manipulations scientifiques. Thriller malsain et hautement anxiogène, le film de Brandon Cronenberg vaut autant pour son ambiance visuelle travaillée que pour son scénario à charge hautement symbolique. A voir avec le coeur bien accrcohé donc.

Note: 15,6/20




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