Critique ciné: "Resident Evil: Retribution" + "Killer Joe"

Le jeune Chris est dans la mouise totale. Il doit 6000 dollars à la mafia du bled, et ni son père ni son hargneuse belle-mère n'ont un sou en poche. Et puis il aimerait offrir un avenir à Dottie, sa jolie petite soeur, la sortir de leur trou paumé. Seul moyen pour s'n sortir, et éviter de finir les pieds devant: toucher l'assurance-vie de la matriarche. Mais pour rafler le jackpot, il faut refoidir la vieille. C'est là qu'intervient Joe Cooper, alias Killer Joe, respectable flic, mais également tueur à gages...

Dans le genre thriller malsain et dérangeant, "Killer Joe" place la barre plutot haut. Le nouveau choc filmique de William Friedkin, vétéran en la matière, est un savoureux mélange de violence brute, de sexualité taboue et de complications familales. Un cocktail détonant et hautement subversif à ne définitivement pas exposer aux sensibles, et qui brosse les travers d'une socéié américaine en pleine déliquescence. Au coeur d'un casting de choix, Matthex McConaughey explose dans une composition savoureuse de flic séducteur et terrifiant. Au programme donc, du deal qui foire un max, de la persuasion et une scène déjà culte qui vous fera éviter le poulet frit pendant un moment. A voir!

Le monde est toujours en proie au chaos et au carnage, causés par les travers de la Umbrella Corporation. Alice, en perpetuelle guerre contre la multinationale malfaisante, doit encore affronter des légions d'abonimations génétiques dans un parcours pour la survie au cours duquel elle se fera de nouveaux alliés...

Paul W.S. Anderson est quelque part une sorte d'audacieux mégalo sur les bords. Un petit malin qui n'aura eu cesse, tel ses comparses Uwe Boll ou les responsables de The Asylum, de repousser toujours plus loin le cinéma dans des extrèmes d'idiotie abyssale. En témoigne encore une fois son nouvel opus de l'interminable saga "Resident Evil", gouffre sans fond de stupidité flanquée de personnages anti-charismatiques, de ralentis pas possibles et de monstres ridicules. Casser une saga videoludique et réinterpréter ses icones fondamentales est déjà assez difficile à avaler, il faut en plus que le bougre construise son film comme s'il tripotait un joystick. Enfilade de séquences d'actions toutes plus lourdingues les unes que les autres, chacune d'elles étant séparées comme un écran de chargement délimite la fin d'un niveau du début du suivant, "Retribution" ne mérite son visionnage hautement dispensable qu'avec la compagnie de personnes acceptant de se soumettre aux bassesses d'un divertissement qui envoie balader toute notion de bon sens scénaristique, d'intégrité artistique et surtout de bon cinéma. Car "Resident Evil" cinquième du nom, servi avec une 3D imbuvable, n'est pas un film. Juste une grossière attraction de parc à thèmes.

En bref: Transgressif et jubilatoire, "Killer Joe" s'apprécie pour la prestation de son casting fantastique et son scénario hautement torturé, qui vous aggripeera aux accoudoirs. Un pur thriller noir contenant tout ce qui fait le sel d'un divertissement d'exploitation bis avec le brio d'une mise en scène solide et efficace.

Note: 15,2/20

En bref: Toujours plus idiot, bruyant et involontairement drole, "Resident Evil: Retribution" est le plaisir coupable qui doit se voir à plusieurs, le nanar à gros budget qui ne s'assume pas et capitalise à fond sur la destruction de sa licence vidéoludique et de son univers. Une enfilade de cinématiques de presque deux heures dont la crétinerie et l'audace forcent au choix, l'admiration et le dégout.

Note: 10,5/20

Comments

[2flicsamiami]

Je me suis procuré la B.O. de Resident Evil et elle ne fait pas dans la demi-mesure. C'est du gros son ! Je n'ai pas vu le film, je me suis arrêté au 3ème qui était sympa (le meilleur des trois à mon goût).



Pour Killer Joe, pas vu non plus :)