Critique ciné: "Starbuck"

Quarantenaire sympathique, David Wozniak travaille dans la boucherie familiale, et traficote ca et là pour arrondir les fins de mois. Considéré comme un irresponsable et éternel gaffeur, l'homme apprend de mla bouche de son anicenne amante qu'il va etre père. Et comme si cela ne suffsait pas, l'avocat d'une clinique que Wosniak fréquentait une vingtaine d'années plus tot débarque pour lui annoncer qu'il est le père biologique de cinq cent enfants...

Il est des films dont le visionnage irradie le public longtemps après la sortie de la salle. Le très bon "Starbuck" fait partie de ces oeuvres qui réussissent à mettre d'accord cinéphiles et critiques, et propose enfin une alternative aux sempiternelles comédies aux formules soi-disant révolutionnaires. Et le pari semblait loin d'etre gagné: avec un tel sujet, des producteurs ricains (mal intentionnés) auraient pu livrer une énième pantalonnade potache et regressive, dont l'humour ne se serait élevé qu'au niveau du dessous de ceinture. Mais fort heureusement, cette curiosité québécoise est loin d'etre tout cela. Primo: non seulement son sujet de base est en or massif, mais elle pousse les limites de son raisonnement avec réalisme et brillance, tout en réuississant l'exploit de constamment surprendre; et deuzio: elle fait beaucoup rire, sans une quelconque nécéssité de traiter son audience comme une troupe de gros gamins de quinze ans d'age mental, évitant donc la pelletée de blagues au ras de paquerettes graveleuses. Et puis surtout, au detour de quelques scènes, là encore inattendues, nous emeut. Car la vraie puissance du film de Ken Scott, outre son casting impeccable, son sens de la réplique qui tue et sa mise en scène sans tape à l'oeil ni artifice pompeux, c'est l'incroyable foi en la bonté et le potentiel de l'etre humain que le métrage nous invigore. Meme le plus blasé des loubards ne saurait résister à l'élan de solidarité et de rapprochement que les péripéties de cette aventure inspirent. Car finalement, "Starbuck" nous rappelle que nous faisons tous partie d'une meme famille, pas toujours reluisante, souvent fascinante: la race humaine.

En bref: Profondément intelligent, drole et surtout humain, "Starbuck" est LA comédie à voir, LA bonne surprise ciné venue de nos cousins du Quebec. Une vraie comédie dramatique comme on aimerait en voir plus souvent: ancrée dans son époque, pas nécessairement trash et joliment construite autour de ses personnages. Une belle lecon de cinéma moderne et un excellent moment à passer dans les salles obscures.

Note: 16,9/20